Quelles interventions peuvent avoir un impact sur l’allaitement ?
La chirurgie des seins peut être réalisée pour augmenter, réduire ou remodeler la poitrine :
- L’augmentation mammaire avec implants : pose d’une prothèse derrière la glande ou derrière le muscle
- La réduction mammaire : retrait d’une partie du tissu glandulaire et cutané pour diminuer le volume des seins
- Le lifting mammaire (mastopexie) : repositionnement de l’aréole et remise en tension de la peau
Chaque technique peut avoir une influence différente sur l’allaitement, selon qu’elle préserve ou non les tissus et les canaux qui transportent le lait vers le mamelon.
Les implants mammaires empêchent-ils d’allaiter ?
Dans la grande majorité des cas, les implants n’empêchent pas l’allaitement. L’implant est placé derrière la glande mammaire ou derrière le muscle, et ne bloque donc pas le passage du lait.
Quelques points à retenir :
- Si l’incision est faite dans le pli sous le sein ou par l’aisselle, les canaux du lait sont préservés
- Si l’incision est faite autour de l’aréole, il existe un risque plus élevé de toucher certains nerfs ou canaux, ce qui peut parfois réduire la production ou la sensibilité du mamelon
- Certaines femmes observent une quantité de lait un peu diminuée, mais cela n’empêche pas d’allaiter totalement ou partiellement
Les études montrent qu’il n’y a pas de danger pour le bébé : les implants, même en silicone, n’altèrent pas la qualité du lait maternel.
Réduction mammaire et allaitement : une question de technique
La réduction mammaire est l’intervention qui peut le plus influencer l’allaitement, car elle enlève une partie de la glande mammaire. Mais tout dépend de la technique utilisée :
- Techniques qui préservent les canaux derrière l’aréole :
Dans ces méthodes, l’aréole reste connectée au tissu glandulaire et aux canaux qui amènent le lait. L’allaitement est alors souvent possible, même si parfois la quantité produite est un peu réduite - Techniques qui coupent une partie des canaux :
Lorsque les canaux reliant l’aréole au tissu mammaire sont sectionnés, la production de lait peut être beaucoup plus faible. Dans ce cas, certaines femmes arrivent à allaiter partiellement, mais doivent souvent compléter avec du lait artificiel
En pratique : si vous envisagez une réduction mammaire et souhaitez allaiter plus tard, il est important d’en parler à votre chirurgien pour qu’il privilégie une technique qui préserve au mieux les canaux galactophores.
Et le lifting des seins (mastopexie) ?
Un lifting mammaire consiste surtout à retendre la peau et repositionner l’aréole. Cette intervention touche moins souvent les canaux et la glande, et l’allaitement reste généralement possible. Le principal risque survient si une incision circulaire autour de l’aréole est nécessaire, ce qui peut réduire la sensibilité du mamelon.
Conclusion
- Augmentation mammaire avec implants : l’allaitement est généralement possible
- Réduction mammaire : possible mais parfois limitée, selon la technique utilisée. Les méthodes préservant les canaux derrière l’aréole offrent les meilleures chances
- Mastopexie (lifting) : l’allaitement est souvent conservé, sauf si les cicatrices touchent directement l’aréole
En résumé, la compatibilité entre chirurgie esthétique et allaitement dépend surtout de la technique chirurgicale choisie. Le plus important est de parler de vos projets de maternité avec votre chirurgien, afin qu’il adapte son geste et vous informe clairement sur vos chances d’allaiter.