Quelles cicatrices après une chirurgie mammaire ?
Le type et l’emplacement des cicatrices varient selon la nature de l’intervention pratiquée.
- Après une augmentation mammaire par prothèses : les cicatrices sont généralement situées autour de l’aréole (voie aréolaire), dans le sillon sous-mammaire (voie sous-mammaire) ou, plus rarement, sous l’aisselle (voie axillaire). Dans la majorité des cas, elles sont fines et bien dissimulées dans les plis naturels de la peau
- Après une réduction mammaire : les cicatrices sont plus étendues car il est nécessaire de retirer un excédent de peau et de remodeler la glande. Elles prennent souvent la forme d’une ancre marine : autour de l’aréole, verticalement jusqu’au sillon sous-mammaire et parfois horizontalement dans le pli
- Après un lifting mammaire (mastopexie) : les cicatrices sont comparables à celles d’une réduction mammaire, mais souvent plus limitées si la ptôse est modérée
Dans tous les cas, les cicatrices passent par plusieurs phases : rouge et surélevée dans les premiers mois, elles s’éclaircissent et s’aplanissent progressivement pour devenir plus discrètes après 12 à 18 mois.
Ce processus peut toutefois varier selon le type de peau, l’âge, les antécédents de cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes, et le respect des consignes postopératoires.
Que faire pour favoriser une belle cicatrisation après chirurgie mammaire ?
Une belle cicatrice commence dès la salle d’opération. Le chirurgien veille à réaliser des incisions précises, à minimiser les tensions sur les sutures et à utiliser des fils résorbables ou non selon le cas. Mais la suite dépend aussi beaucoup de la patiente.
Quelques règles simples permettent d’optimiser la cicatrisation :
- Protéger la plaie les premières semaines : il est essentiel de maintenir la cicatrice propre, sèche et protégée, selon les recommandations du chirurgien
- Éviter les efforts et les gestes brusques : les mouvements excessifs peuvent fragiliser la suture et provoquer un élargissement cicatriciel
- Porter le soutien-gorge de contention : il maintient la poitrine et limite les tensions sur la cicatrice
- Ne pas fumer : le tabac altère l’oxygénation des tissus et ralentit la cicatrisation
- Éviter toute exposition solaire ou aux UV pendant au moins un an : le soleil peut pigmenter la cicatrice de manière définitive
Enfin, une bonne hygiène de vie (alimentation équilibrée, hydratation, sommeil) contribue aussi à la qualité du processus cicatriciel.
Techniques pour atténuer les cicatrices visibles après chirurgie mammaire
Si malgré toutes les précautions, une cicatrice reste visible ou inesthétique, plusieurs solutions existent pour l’atténuer.
- Les soins locaux : dès que la plaie est refermée, des pansements siliconés ou gels de silicone peuvent être appliqués quotidiennement. Ils hydratent la cicatrice, limitent son épaississement et favorisent son assouplissement
- Le massage : à partir de la 3ᵉ ou 4ᵉ semaine, des massages doux avec une crème cicatrisante permettent de stimuler la microcirculation et d’assouplir les tissus
- Les traitements médicaux : des séances de LED ou de laser peuvent être proposées pour diminuer les rougeurs, lisser la cicatrice et améliorer sa texture. Dans certains cas, des injections de corticoïdes sont utilisées pour réduire une cicatrice hypertrophique
- La reprise chirurgicale : exceptionnellement, une retouche sous anesthésie locale ou générale peut être envisagée si la cicatrice est trop large ou mal positionnée
Chaque traitement doit être adapté au type de cicatrice et décidé en concertation avec le chirurgien plasticien.
Quand consulter si une cicatrice reste rouge, épaisse ou douloureuse ?
Il est normal qu’une cicatrice soit légèrement rosée et sensible dans les premiers mois.
Cependant, certains signes doivent alerter :
- Rougeur persistante ou douleur au-delà de 3 à 6 mois
- Épaississement important ou relief marqué
- Démangeaisons intenses
- Extension de la cicatrice au-delà de la zone d’incision (chéloïde)
- Écoulement, croûte anormale ou ouverture de la plaie
Dans ces situations, une consultation s’impose. Le chirurgien pourra vérifier l’absence d’infection, évaluer la nature de la cicatrice et proposer un traitement adapté (crème spécifique, pansement silicone, laser, injection…).
Conclusion
Les cicatrices font partie intégrante de toute chirurgie mammaire, mais leur évolution peut être grandement maîtrisée. Grâce aux techniques chirurgicales actuelles, aux soins postopératoires rigoureux et à un suivi régulier, il est possible d’obtenir des cicatrices fines, souples et discrètes. La clé réside dans la patience, la prévention et la communication avec son chirurgien plasticien.